[pour Oxilian! J'imagine que d'autres peuvent se joindre si ça leur dit o_ô]
Mercredi soir, aux alentours de 18h30
Le grand truc d'Annabelle, c'était de toujours tout remettre au lendemain, justifiant son attitude paresseuse par des affirmations toutes plus fausses les unes que les autres
"Mais si, je te jure que je travailles mieux dans l'urgence!" ou bien des dictons détournés rebattus par tous les dilettantes de la terre
"Mais non, pourquoi faire aujourd'hui ce que je peux faire demain?". En tout cas, une chose était claire désormais : la palme de pire partenaire pour les cours ou les devoirs revenait sans doute à Annabelle Keenesley. Se mettre en duo avec elle, c'était s'assurer de faire le travail seul. Comme ne l'avait pas compris son coéquipier du moment.
Car pour le moment, loin de se mettre au travail pour le devoir de potions qu'ils devaient rendre le lendemain à neuf heures bien précises, Annabelle avait plutôt décidé de mettre à profit les fauteuils de la Salle Commune et la chaleur de l'âtre pour piquer un somme. Elle ronflait donc sans gêne aucune, tandis que son imprudent partenaire travaillait deux mètres plus loin sur la table basse. C'était plutôt tranquille... jusqu'à ce qu'elle se fasse brutalement secouer par l'imprudent partenaire qui semblait ne pas trop apprécier l'attitude de la jeune fille. Une Annabelle au réveil, même sortant d'une sieste d'à peine dix minutes, ce n'était pas très dégourdie. Connectant difficilement les
deux neurones, l'élève ne trouva pas grand chose d'autre à dire que :
"Heey! Quoi? ._."S'en suivit une longue tirade, pleine de reproches et de diverses reprimandes sur son attitude négligeante, son incapacité chronique à la concentration, et même ses ronflements disharmonieux (ce à quoi, elle répondit par un reniflement de mépris outragé). Annabelle étouffa même un baillement, assomée par la leçon de morale, tentant de caser que, oui, elle avait une maman pour ça, ça va. Et tout ça pour arriver à cette conclusion lumineuse...
"Tu m'aides pas, là. ù_ù"Et fidèle à elle-même l'intéressée répondit avec une franchise désarmante de 1) naïveté, 2) insolence, 3) je m'en-foutisme, rayez la mention inutile :
"Bah non. Je dors ._." Osant même insister :
"Et sinon le travail ça avance?" Suite de l'affaire : le camarade répondit qu'il n'en avait plus rien à faire de ce devoir de potions et que si elle ne l'aidait pas, il ne ferait rien non plus et tant pis s'il avait un T et termina cette belle colère par le jeté magistral d'une quantité impressionante de parchemins griffonés, sur les genoux de la jeune fille encore à peine réveillée, avant de s'en retourner dignement vers les dortoirs.
"Bon je crois que c'est mon tour alors." soupira l'élève en reprenant pêle-mêle les bouts de papiers, et en se diriger vers la porte d'accès aux couloirs. D'un pas lent elle descendit les escaliers de la tour, prit quelques couloirs, se perdit deux fois, loupa l'escalier qui l'aurait amener au bon étage, redescendit un étage, en remonta trois, marcha encore et finit par se retrouver devant la porte de la bibliothèque après une bonne demi-heure de lutte avec le labyrinthe poudlardien et son sens de l'orientation pourri. C'est vous dire comme elle était habituée à se rendre dans cet endroit...
Annabelle s'assit donc dans un coin reculé, juste derrière une étagère, histoire de pouvoir prendre les livres pour oreillers ou faire des avions de parchemin enchantés sans que le bibliothécaire viennent lui tirer les oreilles. L'élève jeta ses documents sur un pupitre, et prit deux-trois bouquins au hasard dans ce qui lui semblait être le bon rayon pour son sujet d'étude. Avec courage, elle s'arma à déchiffrer les pattes de mouche de son coéquipier sur les documents qui lui avait refilé... Au bout de deux minutes, c'était devenu déjà trop contraignant.
"Je suis fatiguée déjà..." Elle en était à s'amuser à découper des parchemins vierges en les plus petits bouts possibles quand, Hallelujah, Anna trouva un meilleur moyen de se distraire. Une élève assise un peu plus loin sur un pupitre et dont le visage et le nom ne lui étaient pas inconnus.
"Hey ! Oxi !" s'écria l'élève sans trop se soucier du calme ambiant.
"Ca va ? Tu t'éclates toi aussi ou ça va?"